Assoiffés
Assoiffés a d'abord été créé en 2006 en résidence au Théâtre Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse avec la collaboration de la Salle Pauline-Julien à Sainte-Geneviève. Le spectacle a ensuite été repris en 2017 en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier.
Boon, un anthropologue judiciaire, témoigne d’une découverte étrange qui a fait basculer ses convictions et sa vie. À travers l’histoire de Murdoch, adolescent incapable d’arrêter de parler, et celle de Norvège, personnage affligé d’une transparente vulnérabilité, Boon replonge dans sa propre adolescence d’où ressurgit le fantôme d’un rêve abandonné.
Avec Assoiffés, neuvième création du Théâtre Le Clou, Wajdi Mouawad nous donnait à entendre une parole singulière, lucide et engagée. Benoît Vermeulen, après Au moment de sa disparition et Romances et karaoké, proposait à nouveau une forme étonnante : la barrière entre la réalité et la fiction se dissout, les frontières du temps explosent, la force de vivre triomphe de l’inertie.
De 2006 à 2012, Assoiffés a été joué près de 250 fois au Québec, en Ontario, en France, en Belgique, en Suisse, en Espagne et en Italie. Starved, la version anglaise de la production, a également été présentée au Danemark.
Le texte de Wajdi Mouawad écrit en collaboration avec Benoît Vermeulen est publié chez Actes Sud-Papiers.
Texte Wajdi Mouawad
Mise en scène et collaboration au texte Benoît Vermeulen
Distribution à la création Simon Boudreault, Sharon Ibgui, Benoit Landry
Ont aussi fait partie de la distribution Marie-Eve Huot, Nico Gagnon, Martin Laroche
Scénographie et costumes Raymond Marius Boucher
Éclairage Mathieu Marcil
Environnement sonore Nicolas Basque
Environnement vidéo Martin Lemieux
Assistance à la mise en scène Catherine Vidal
Direction de production et technique Joanne Vézina
Photographies Simon Ménard Jean-Charles Labarre
Bande-annonce Stéphane Boivin
Créé en 2006 en résidence au Théâtre Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse avec la collaboration de la Salle Pauline-Julien à Sainte-Geneviève.
Prix littéraires du Gouverneur général du Canada
Wajdi Mouawad, finaliste dans la catégorie Théâtre.
2007
Académie québécoise du théâtre
Nomination pour le Masque de la meilleure production jeunes publics pour le Théâtre Le Clou.
2006
Le Devoir
17 février 2017
Le récit truffé de métaphores évocatrices met en scène les réactions instinctives de Murdoch et de Norvège relativement à leur soudaine réalisation de l’absurdité de leur existence. Les deux tentent de s’expliquer, dans une langue alliant lyrisme et observations terre à terre, ce qui les secoue aussi vivement. Certaines envolées pessimistes de Murdoch comportent de quoi se réjouir. Ce trop-plein de doute, même s’il est jumelé à une quête de beauté et d’absolu, s’exprime avec la touchante part de noirceur qui l’accompagne parfois. La pièce répète que le suicide n’est pas une option, mais admet dignement que l’idée est susceptible de surgir dans la pensée.
Chloé Gagné
La Presse
13 février 2017
Il y a dans la soif de beauté et la quête d'absolu des protagonistes des échos au besoin d'héroïsme de la jeunesse. Un devoir de beauté et de pureté propre à un âge incertain et fragile.
Luc Boulanger
Voir
10 février 2017
Assoiffés, c’est la fiction qui croise le réel, c’est un mélange déroutant entre un langage québécois très oral, souvent vulgaire, celui de Murdoch, une mise en scène moderne, de l’humour distillé dans les situations et les répliques, avec des questionnements universels, des métaphores poétiques et un imaginaire onirique. C’est aujourd’hui et c’est depuis toujours, c’est moderne et c’est vieux, c’est drôle et c’est diablement triste.
Marie Pâris
Première chaîne de Radio-Canada
17 mars 2007
Assoiffés, c’est une œuvre dans laquelle il n’y a pas de compromis, autant dans la symbolique qu’on vous sert que dans les réflexions qu’on vous propose et dans l’histoire. On n’est pas dans la caricature. On ne tente pas de faire du langage « ado ». C’est très réussi ! Et je vous dirais que c’est redoutablement efficace et que, même sans ado, allez-y. C’est du grand théâtre ! C’est une œuvre très, très forte !
Martine Côté
La Presse
13 mars 2007
Assoiffés a été écrite par Wajdi Mouawad mais la structure éclatée du texte est l’œuvre du metteur en scène Benoît Vermeulen. Le premier provoque des réflexions essentielles avec sa plume, le second crée des atmosphères intrigantes en multipliant les mouvement entre le passé et le présent, le réel et l’imaginaire. Le langage [du personnage] de Murdoch est vraiment celui de l’adolescence; on y reconnaîtra les expressions, la vitalité, la spontanéité, la force, le ton sans compromis. Et ce langage est très bien exprimé par le comédien Benoit Landry. Si vous avez envie d’une vraie discussion avec votre adolescent ou entre adolescents, Assoiffés vous ouvrira grandes les portes du dialogue et de la réflexion.
Valérie Lesage
Le Devoir
10 novembre 2006
Assoiffés est l'une de ces productions essentielles dont on ne sort pas indemne, une sorte de grand cru grinçant. Pourquoi un grand cru ? Parce qu'on n'oubliera pas de sitôt la vigueur du cri qu'on y entend. Parce que Murdoch, le jeune ado révolté, est l'un des plus beaux personnages de théâtre qu'on ait vu ici. Parce que la mise en scène de Benoît Vermeulen est éblouissante […]. Parce que la scénographie de Raymond Marius Boucher est exceptionnelle et que tout l'ensemble parle aux ados dans une langue qui est la leur et qui vient les chercher dans ce qui les révolte.
Michel Bélair