Quand Margaret Shakespeare, la sœur de William, écrit la nuit, elle répare tout ce qu’elle côtoie d’injustices. Âgée de treize ans, elle s’inspire des contradictions humaines pour écrire des histoires d’une puissance remarquable. Seulement, en 1577, dans son petit village d’Angleterre, la place des filles est à la maison, près des chiffons. Pire encore, les femmes qui savent lire et écrire sont accusées de sorcellerie et punies. Le jour où William découvre l’ampleur du talent de sa sœur, il est soufflé et ne peut garder pour lui son émerveillement. Comment à la fois partager ces mots et protéger sa sœur? C’est alors que s’amorce un périple au cœur même d’une Angleterre fantaisiste, où l’amour fraternel est plus fort encore que la vérité, où la force d’une plume a le pouvoir de renverser les structures établies et où les masques sociaux finiront peut-être par tomber…
Je suis William fait de cette parcelle de seizième siècle, un miroir grossissant de notre époque. Parce qu’être un garçon, qu’être une fille, dicte, encore aujourd’hui, une partie du chemin à suivre.
Démarche artistique
« À l’école, je n’avais pas conscience des restants d’inégalités entre hommes et femmes. Pour moi, c’était une bataille qui avait été depuis longtemps gagnée. J’avais l’impression que je pouvais me rêver comme je le voulais, que personne n’allait m’empêcher de faire quoi que ce soit sous prétexte que j’étais une fille. Puis, le choc de la réalité est arrivé. Je ne m’étais pas trompée sur tous les points : personne n’allait effectivement m’empêcher de prendre les décisions que je voulais prendre. Mais j’ai pris conscience que les centaines d’années d’iniquités entre hommes et femmes avaient eu un impact sur les structures mêmes de notre monde. Nous sommes encore aux prises avec des milliards de kilos de préjugés.
Même si j’ai la profonde conviction que Je suis William s’adresse à tout le monde, c’est pour les jeunes que j’ai écrit cette pièce. Pour leur violent besoin de se trouver une place dans le monde. Pour leurs rêves. Pour la force tellement belle et tellement grande qu’ils ont quand ils se représentent l’avenir. J’ai pensé à eux. À chaque jour. J’ai pensé à leurs combats. À leurs envies. À leurs batailles. J’ai pensé à leur insatiable besoin de créer du sens avec les aléas banals de la vie. J’ai pensé aux jeunes parce que je ne me sens pas si loin de ces déchirements passionnés. Et j’ai eu envie qu’on se raconte ensemble cette histoire-là, où le réel et la fiction racontent notre aujourd’hui.
Prix Louise-LaHaye remis à Rébecca Déraspe pour le meilleur texte jeune public porté à la scène, Centre des auteurs dramatiques (CEAD)
2019
Prix de la critique saison 2017-2018 pour le meilleur spectacle jeune public, Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT)
2018
Prix Coup de coeurdes super-reporters, festival Les Coups de Théâtre
2018
Presse
Le Devoir
L’aisance des trois comédiens, leur capacité à propulser les spectateurs dans cette Angleterre rigide tout en mettant en scène l’espoir d’un renouveau avec légèreté relève d’une grande maîtrise de la théâtralité.
C’est à une émancipation totale des filles et des garçons face aux attentes liées à leur genre qu’aspirent explicitement les protagonistes de Je suis William [...]. Une pièce aussi ludique qu’intelligente, aussi sensible qu’engagée.
C’est entre autres grâce à l’humour que la pièce arrive à ne jamais verser dans le didactisme, ni même dans le moralisme. Du jeu de mots à l’anachronisme assumé en passant par la caricature, [...] la drôlerie se fait polymorphe et allège le récit.
Forte d’une distribution hors pair et de l’écriture fine et émouvante de Rébecca Déraspe, Je suis William propose une manière fantaisiste, et diablement drôle, d’explorer les enjeux féministes. Elle permet de voir le chemin parcouru dans la lutte pour les droits des femmes et de constater le travail qu’il reste à accomplir pour que garçons et filles puissent suivre la voie qu’ils désirent.
Le Théâtre Le Clou propose différents ateliers qui peuvent être donnés en classe avant les représentations. Sans dévoiler le contenu de la pièce, ces ateliers développent certaines thématiques du spectacle : les personnages, la structure du spectacle, le processus de création, la mise en scène, l'appréciation d'une œuvre théâtrale, etc. Ces activités complémentaires à la sortie théâtrale permettent de préparer les spectateurs à la représentation.
Clientèle : de la 5e année du primaire au secondaire 2
Durée de l’activité : 60 minutes ou la durée d'une période
Nombre de participants : maximum 34 élèves (une classe)
Lieu : salle de classe, bibliothèque ou autre local
Équipement : un projecteur et un ordinateur avec port USB
Au Québec, cet atelier peut être défrayé par le programme La culture à l’école.
Atelier disponible :
Préparation au spectacle Introduire les thématiques et les procédés théâtraux présents dans Je suis William, ainsi que présenter aux élèves les codes et conventions spécifiques au théâtre musical.
Si vous avez des requêtes spécifiques concernant l’offre d’ateliers, écrivez-nous à mediation@leclou.qc.ca
Afin d’enrichir la sortie théâtrale et créer un lien avec le public, une discussion après spectacle avec les comédiens est possible. Demandez à votre salle de spectacle!
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Le Théâtre Le Clou et le public adolescent
Depuis 35 ans, le Théâtre Le Clou invite le public adolescent à s’immerger dans un théâtre de création engagé et inspirant.
Codirigée par Sylvain Scott et Benoît Vermeulen, la compagnie entraîne tous ceux que la rencontre entre le théâtre de création et l’adolescence inspire. Les créateurs du Théâtre Le Clou mixtionnent les matières textuelles, formelles et plastiques. De cet exercice de liberté émergent des créations qui oscillent entre exigence et plaisir, provocation et engagement, beauté et chaos.
Des milliers de spectateurs au Québec et à l'étranger ont pu applaudir une des 44 créations de la compagnie.
En connexion perpétuelle avec son public de prédilection qu’est l’adolescence, le Théâtre Le Clou fait la preuve, sur scène comme en coulisse, que la médiation et la création sont des alliées de choix pour repenser le monde.
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